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Mali : Moctar Ouane nommé Premier ministre de transition

September 28, 2020

Le chronogramme de la transition s’accélère au Mali. Après des jours de rumeurs, de bras de fer avec la Communauté économique ouest-africaine (Cedeao), c’est bien un civil qui a été choisi pour occuper le poste stratégique de Premier ministre de transition. C’est en tout cas ce que révèle la nomination ce dimanche 27 septembre de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane, selon un décret signé par le président intérimaire Bah N’Daw et lu par le secrétaire général adjoint de la présidence, Sékou Traoré, en direct à la télévision publique ORTM.

Ce diplomate de carrière, ministre des Affaires étrangères de 2004 à 2011 sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, prédécesseur de l’ex-président Keïta, était depuis 2016 délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il est natif de Bidi dans le centre du pays, la région la plus touchée par les attaques djihadistes entremêlées à des violences intercommunautaires, qui ensanglantent le pays. 

Après des études à Dakar, où il obtient une licence de droit public puis une maîtrise en relations internationales et administration publique, Moctar Ouane entre en 1982 dans la fonction publique malienne. Il occupe plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement et devient au début des années 1990 conseiller diplomatique du chef de l’Etat.

Après de nouvelles études à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris, il part à New York de 1995 à 2002, en tant que représentant du Mali auprès des Nations unies.

L’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner, en poste à l’époque à la Mission permanente de la France auprès de l’ONU se souvient sur Twitter « d’avoir étroitement travaillé à New York sur plusieurs crises africaines avec Moctar Ouane et son équipe », saluant « un diplomate d’une grande finesse d’analyse et de jugement ».

La formation de son gouvernement sera annoncée mardi, a affirmé à l’AFP un officier de la junte au pouvoir, sous le couvert de l’anonymat.

Lire aussi Le Mali tire les leçons des années IBK

Le Mali connaît ses nouveaux dirigeants

Le bloc ouest-africain avait exigé qu’un chef de gouvernement civil soit installé comme condition pour lever ses sanctions à l’encontre du Mali. La Cedeao, qui a imposé un embargo sur les flux commerciaux et financiers avec le Mali deux jours après le putsch, a annoncé vendredi qu’elle lèverait ses sanctions « lorsqu’un Premier ministre civil sera nommé ».

Ouvertement inquiète face au risque d’une emprise durable des militaires sur le processus, la Cedeao a aussi exigé l’assurance que le vice-président, chargé des questions de défense et de sécurité, ne puisse en aucun cas remplacer le président, ainsi que la dissolution de la junte.

Elle réclame également la libération des personnalités arrêtées depuis le 18 août, dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé.

Lors de sa prestation de serment devant la Cour suprême vendredi, le président de transition a assuré la Cedeao de « la détermination des Maliens à conduire une transition stable, apaisée et réussie dans les conditions et les délais convenus ».

« Ma plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement », a-t-il dit.

La charte de la transition « constituera mon bréviaire », a-t-il dit, en référence au document élaboré lors de trois journées de concertation nationale sur la transition qui se sont achevées le 12 septembre.

Le contenu exact de cette charte, pourtant invoquée tout au long de la cérémonie d’investiture du président et du vice-président, n’a pas été publié de façon officielle. « Vous prenez les rênes de votre pays à un des moments cruciaux de son histoire. Votre tâche sera ardue, car les attentes de votre peuple sont immenses et toutes plus urgentes les unes que les autres », les a prévenus vendredi le président de la Cour suprême, Wafi Ougadeye Cissé. « Votre peuple a soif de paix, de sécurité, de stabilité, d’unité nationale, de concorde, de cohésion sociale et de justice », a-t-il souligné.

D’après les premiers échos du Mali, cette nomination est également une surprise dans la mesure où il ne figurait pas sur la liste des 14 personnalités proposées par le M5RFP pour le poste.

Désormais, voici le Mali doté de trois personnages clés qui vont superviser la transition de 18 mois vers un régime civil : le président intérimaire, Bah N’Daw, un colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense, un vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui n’est autre que le chef de la junte, et Moctar Ouane, chargé de former un gouvernement, préparer les prochaines échéances électorales et remettre les institutions à plat.

Lire aussi Mali : Bah N’Daw investi président par intérim

Source : African Media Agency (AMA)

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