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Côte d’Ivoire : la Commission électorale indépendante au centre de l’arène

August 06, 2020

Le processus électoral est bien engagé en Côte d’Ivoire. Alors que, depuis le 16 juillet, est ouverte la phase de dépôt des dossiers de candidature comprenant le parrainage, une condition d’éligibilité du candidat à l’élection du président de la République, la commission électorale indépendante est déjà au cœur de plusieurs controverses avec, notamment, des rumeurs de « radiation » de plusieurs opposants des listes électorales. Le 4 août, son président, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, qui était invité à la tribune du Press-club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), a tenté d’éteindre toutes les polémiques. Mais la situation est loin d’être apaisée avec l’ouverture, ce 5 août, du contentieux des listes électorales. Ceux qui ont été omis de la liste disposent de deux jours pour se signaler. Dans tous les cas, l’ancien magistrat n’a pas caché ses craintes de voir une nouvelle crise politique éclater dans le pays, mais il joue la prudence. « Nous avons décidé de nous engager sur la voie de la paix et dans l’antre de la loi », veut-il rassurer, balayant d’un revers la possibilité d’un report du scrutin. À cette étape du processus électoral, voici les points importants à connaître sur la prochaine présidentielle ivoirienne.

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7,5 millions d’électeurs pour 25 millions d’habitants

Plus de 900 000 nouveaux électeurs se sont inscrits sur les listes électorales en Côte d’Ivoire cette année, portant le nombre total d’électeurs inscrits à 7,5 millions avant l’élection présidentielle d’octobre. « Après le traitement des données » de l’opération de révision des listes menée du 10 juin au 5 juillet, « le nombre de nouveaux électeurs inscrits s’élève à 904 956 », portant le total d’électeurs inscrits à « 7,5 millions », a déclaré Ibrahime Coulibaly-Kuibiert.

Il a relevé un « bond quantitatif » dans cette révision, celle de 2018 n’ayant en effet permis d’enrôler que 277 000 nouveaux électeurs. En 2019, il n’y avait pas eu de révision, bien qu’elle doive être menée chaque année selon la loi, a-t-il précisé.

Ces chiffres (de 2020) sont quasi définitifs, mais peuvent encore évoluer légèrement à l’issue de la période de contentieux, qui permet aux électeurs de contester une inscription ou une absence d’inscription, a encore précisé Coulibaly-Kuibiert. Avant la révision, la CEI avait estimé que 5 millions d’Ivoiriens n’étaient pas inscrits, tout en relevant que seulement 250 000 personnes s’enregistraient lors de chaque révision annuelle en moyenne.

La Côte d’Ivoire compte 25 millions d’habitants, avec une population très jeune, et plusieurs millions de résidents étrangers. Il n’existe pas de statistiques récentes et fiables sur le nombre exact d’Ivoiriens majeurs.

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65 milliards de francs CFA

« L’élection coûte cher […], je crois que l’élection va coûter près de 65 milliards de FCFA », soit environ 100 millions d’euros, a dit le président de la CEI. Le pays a déjà reçu l’appui de la France pour financer cette élection très attendue, dix ans après la crise postélectorale de 2010-2011. La France a octroyé, mardi, 131,19 millions de FCFA à travers une signature d’un accord de contribution avec le bureau du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Abidjan. Cette contribution sera « essentiellement affectée au renforcement du mécanisme de traitement et d’acheminement des résultats électoraux, en vue du renforcement de la transparence et de la crédibilité des opérations de vote », a dit la représentante résidente de l’institution onusienne. Ce don intervient après la signature des accords de financement respectivement avec plusieurs bailleurs, dont les États-Unis, la Turquie, le Japon, la Suisse et l’Allemagne, qui ont déjà versé leur contribution au panier commun.

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Gbagbo, Blé Goudé et Soro radiés ?

À propos de la polémique lancée par des supporteurs de l’ancien président Laurent Gbagbo qui protestent contre son absence, selon eux, des listes électorales, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a expliqué que toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes lors de la révision.

« On vous radie de la liste électorale soit parce que vous êtes décédé, soit parce vous avez été condamné, soit parce que vous avez été déchu de vos droits civiques et politiques », a expliqué le président de la CEI.

Selon l’article 4 du Code électoral, ne sont pas électeurs les individus frappés d’incapacité ou d’indignité notamment, les individus condamnés pour crime, à une peine d’emprisonnement sans sursis pour vol, escroquerie, abus de confiance, détournement de deniers publics.

En novembre 2019, la justice ivoirienne a condamné en appel par contumace Laurent Gbagbo à vingt ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest pendant la crise postélectorale de 2010-2011.

Ces derniers jours, les partisans de Charles Blé Goudé, jugé à la CPI en même temps que Gbagbo, et de Guillaume Soro, en exil en France, sont également mobilisés. Tous se trouvent actuellement hors de la Côte d’Ivoire. « Le contentieux s’ouvre bientôt. Ils pourront saisir la CEI. La commission ne règle pas des comptes, c’est la loi qui entraîne les radiations », leur a répondu le président de la CEI.

Source : African Media Agency (AMA)

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