L’attaque, visant un poste mixte armée-gendarmerie dans la nuit du 10 au 11 juin à Kafolo, a coûté la vie à « 12 militaires et un gendarme », a indiqué le ministre de la Défense. Les autorités ivoiriennes avaient évoqué jusqu’à présent « une dizaine » de morts. Hamed Bakayoko a aussi précisé que le « coordinateur » du commando djihadiste, dont il avait annoncé lundi l’arrestation, était de « nationalité burkinabée », l’identifiant comme « Sidibé Ali », « dit Sofiane », lors d’un point de presse à l’issue d’un conseil national de sécurité. Il « a été interpellé en Côte d’Ivoire », a ajouté M. Bakayoko, également Premier ministre par intérim. Outre le « chef du commando qui a mené l’action », « une trentaine de personnes » ont été arrêtées lors des « opérations de ratissage » menées dans la région depuis l’attaque, a-t-il assuré, citant « des combattants, des agents de renseignements, des logisticiens ». M. Bakayoko avait évoqué, lundi, 27 interpellations.
Lire aussi Côte d’Ivoire : la menace djihadiste met le pays en ébullition
L’attaque de Kafolo, attribuée aux djihadistes mais non revendiquée jusqu’à présent, est la première action djihadiste meurtrière sur le sol ivoirien depuis l’attentat de Grand-Bassam en 2016 (19 morts). Selon une source sécuritaire burkinabée, elle est l’œuvre de combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance du Sahel affiliée à Al-Qaïda. Cette attaque est considérée comme une action de représailles à une opération militaire commune de la Côte d’Ivoire et du Burkina, en mai, pour déloger des djihadistes installés dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Lire aussi Côte d’Ivoire : une base de l’armée cible d’une attaque djihadiste
« Toutes nos opérations au niveau de la frontière se font en concertation avec les forces armées burkinabées », a déclaré M. Bakayoko. « Nous sentons la pression de l’infiltration de certains groupes qui veulent semer la terreur », a-t-il dit. « Nous travaillons à renforcer nos moyens dans le Nord », a-t-il poursuivi. Les honneurs militaires seront rendus aux soldats tués lors d’une cérémonie le 2 juillet, en présence du président ivoirien Alassane Ouattara, a-t-il indiqué.