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Mali : l’armée prend le pouvoir

August 19, 2020

Plus de trois heures après l’annonce par le président Keïta de sa « décision de quitter toutes [ses] fonctions », à l’issue d’une journée de mutinerie qui s’est transformée en coup d’État militaire, des hommes en uniformes sont apparus sur la chaîne publique ORTM. Ce sont les visages des nouveaux maîtres du pays. Il était alors 3 h 40 du matin GMT et locales.

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Un tableau sombre de la situation du pays

« Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple [CNSP], avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l’histoire », a déclaré celui qui a été présenté comme le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air. « Notre pays, le Mali, sombre de jour en jour dans le chaos, l’anarchie et l’insécurité par la faute des hommes chargés de sa destinée », a avancé l’officier.

La faute au « clientélisme politique », à « la gestion familiale des affaires de l’État », ainsi que la « gabegie, le vol et l’arbitraire », une justice « en déphasage avec les citoyens », une « éducation nationale qui patauge » ou encore des massacres de villageois, le « terrorisme et l’extrémisme » selon les putschistes.

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Vers une « transition politique civile »

« La société civile et les mouvements socio-politiques sont invités à nous rejoindre pour, ensemble, créer les meilleures conditions d’une transition politique civile conduisant à des élections générales crédibles pour l’exercice démocratique à travers une feuille de route qui jettera les bases d’un Mali nouveau », a ajouté le colonel-major.

Il a demandé aux organisations internationales et sous-régionales de les « accompagner pour le bien-être du Mali ». « La [mission de l’ONU] Minusma, la force [anti-djihadiste française] Barkhane, le G5 Sahel [qui regroupe cinq pays de la région], la force Takuba [un groupement de forces spéciales européennes censées accompagner les Maliens au combat] demeurent nos partenaires », a-t-il également affirmé. « Tous les accords passés » seront respectés, a-t-il déclaré, en affirmant que les militaires étaient « attachés au processus d’Alger », l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les groupes armés du nord du pays.

« Nous ne tenons pas au pouvoir, mais nous tenons à la stabilité du pays, qui nous permettra d’organiser dans des délais raisonnables des élections générales pour permettre au Mali de se doter d’institutions fortes », a également dit Ismaël Wagué. Peu avant, les mutins ont créé un « Comité national de salut du peuple ». Mais les militaires en révolte n’ont pas dit un seul mot concernant le cas de l’ex-président IBK ou de son Premier ministre.

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Source : African Media Agency (AMA)

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